mardi 16 décembre 2008

Le paradoxe de Down-Thomson : une expérimentation



Depuis quelques mois, je travaille avec Sabrina Hammiche sur un curieux phénomène, le paradoxe de Downs-Thomson, mis en évidence par Anthony Downs dans les années 60. Il s'agit d'une situation dans laquelle une extension de capacité du réseau routier en ville peut avoir des conséquences perverses sur l'exploitation des transports collectifs urbains et génèrer au bout du compte une augmentation des temps de parcours pour tous les usagers du transport. D'où le paradoxe, l'extension provoquant au contraire une baisse des performances globales du système de transport. L'idée du papier ? Faire une expérience économique là-dessus !
Et cela marche ! Dans le jeu, une augmentation de la capacité du transport routier génère bien une augmentation du nombre d'usagers sur la route et une diminution des usagers des transports collectifs de masse, ce qui conduit à une baisse des gains monétaires des sujets...(voir le graphique ci dessous, le nombre de sujets devant choisir entre le mode routier et le mode transport collectif est de 14, et pendant les 20 premières périodes de jeu, la capacité du mode routier est faible, puis est augmentée et double : le nombre moyen de sujets choisissant le mode routier progresse de 50% ce qui augmente les temps de parcours de tous!)


On savait depuis longtemps que l'investissement routier était loin d'être une panacée en matière d'environnement, mais tout au moins croyait-on que ces investissements étaient efficaces du point de vue des déplacements. En fait, théoriquement et empiriquement, rien n'est moins sûr...